31 mars Journée international de la visibilité trans
Trans day of visibility
Le 31 mars était la Journée internationale de la visibilité transgenre. Ne cherchez pas, ni les télés, ni les radios n'en n'ont parlé. Même sur Google, vous ne trouverez pratiquement rien. Quant à la campagne menée par la fondation Emergence, aucun écho n'y a été fait. Il faut être réaliste, les trans, dans l'esprit du grand public, ce sont soit les Brésiliennes du bois de Boulogne, soit Catlyn Jenner vedette de la télé-réalité américaine, et ce ne sont pas les efforts des associations à cette occasion qui y changeront quelque chose.
La presse a certes évoqué le coming-out des frères Wachowski, les désormais réalisatrices de "Matrix", mais cela n'a duré que le temps d'un feu de paille.
S'il est vrai que certaines séries comme "Transparent" ou "Orange is new black", qui a révélé l'actrice Laverne Cox, ont offert une certaine visibilité aux trans, leur diffusion reste malgré tout confidentielle de ce coté de l'Atlantique.
Notre quotidien a le goût amer d'une défaite permanente
Il faut dire que le sujet reste tabou dans l'hexagone. Si il y a eu une campagne contre l'homophobie de la part de l'éducation nationale, si le gouvernement est en train de dépenser trois millions d'euros pour sensibiliser contre le racisme, ce que l'on ne saurait lui reprocher, pas un centime n'a jamais été consacré pour rendre le sort des trans un peu plus supportable dans ce pays.
Il y a certes les injures et les violences, qui sont malheureusement le lot commun de beaucoup, et pour lesquelles le ministère de l'Intérieur n'a jamais fait l'effort de produire le moindre chiffre. Mais il y a surtout la transphobie ordinaire, banale, qui donne au quotidien le goût amer d'une défaite permanente.
Un exemple parmi tant d'autres, dont j'ai eu connaissance par mon association : une personne trans ayant officiellement changé d'état civil à voulu refaire son permis de conduire à son nouveau prénom. Sa carte d'identité aurait dû lui éviter le moindre problème, mais, considérant, non sans mauvaise fois, que le document n'était pas suffisant, on lui a demandé le jugement du tribunal ainsi que son acte de naissance, rien que cela.
Même, et surtout, pour les magistrats de la Cour de cassation dont nous continuons de subir la jurisprudence, nous ne sommes que des imitations :
"Ces artifices ne transformaient pas un homme en femme, mais en créaient seulement l'illusion plus ou moins réussie. La seule conviction intime de l'appelant ne pouvait suffire à considérer que l'intéressé était devenu femme."
Voilà donc que l'on nous refuse tout droit à nous déterminer, et, que même une fois passés par les fourches caudines de la médecine et de la justice, on nous considère avec la même méfiance qu'un billet dont on se demande s'il n'est pas faux.
On n'a même pas eu le droit aux miettes
Parler de la visibilité des trans dans l'hexagone tient de la mauvaise plaisanterie. Au mieux, certain-e-s d'entre nous pourront espérer de se faire accepter à condition de faire profil bas. Dans notre pays, les trans sont un peu dans la situation où se trouvaient les Afro-américains dans l'Amérique des années cinquante. Tout juste toléré-e-s et obligé-e-s d'être bien meilleur-e-s que les autres pour avoir le droit à la même situation que les citoyens ordinaires si on leur en laisse la chance.
Je suis parfaitement consciente que notre société ne saurait changer du jour au lendemain, et, même si l'homosexualité n'est plus un tabou, elle n'en n'est pas pour autant complètement rentrée dans les mœurs.
Il n'en reste pas moins que les progrès législatifs réalisés, que ce soit le Pacs ou la loi sur le mariage, ont contribué à une tolérance accrue malgré quelques réactions épidermiques en ce qui concerne ce dernier.
Les trans, elles, n'ont même pas eu le droit aux miettes. la seule initiative pour leur faciliter la vie était une proposition loi, rejeté par le Sénat en 82 !
Les gouvernements successifs n'ont cessé de nous savonner la planche, cela valant particulièrement pour le dernier en date, le seul problème étant que la planche est située au-dessus d'une mare remplie de piranhas...
Une situation d'exclusion maintenue par le gouvernement
Notre situation, nous la payons quotidiennement sur le plan, social et professionnel. Le mépris que nous manifeste le gouvernement et sa majorité en trouvant tous les prétextes possibles et imaginables pour ne pas tenir ses engagements de la campagne de 2012 ne fait qu'alourdir la facture en nous maintenant dans une situation d'exclusion.
Une loi juste et équitable sur le changement d'état-civil, comme cela est le cas dans de nombreux pays européens, ne nous ouvrirait peut-être pas les portes du paradis, mais, elle permettrait à nombre d'entre nous d'accéder à une vie professionnelle décente, ce que la procédure actuelle interdit pendant de nombreuses années à la plupart d'entre nous.
Madame Taubira, la précédente ministre de la Justice, avait clairement proclamé son refus de tout progrès nous concernant. Quant à monsieur Urvoas, son successeur, il nous a fait savoir qu'il avait d'autres chats à fouetter.
Refuser ainsi le droit à la dignité à des citoyen-ne-s de ce pays au prétexte de leur différence ne revient jamais qu'à renier ce pour quoi ils ont été nommés, faire de ce pays une nation plus juste pour tous ses citoyens sans exception.
https://leplus.nouvelobs.com/contribution/1501669-journee-internationale-de-la-visibilite-trans-ne-devrait-on-pas-dire-de-l-invisibilite.html
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