Les violences contre les lesbiennes ont explosé en France
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A l'occasion de la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie 2019, l'association SOS Homophobie fait le point sur les violences contre les LGBTQ. Un état des lieux glaçant dans lequel les femmes sont les premières victimes.
"Nous ne céderons jamais cette part de soleil que nous avons conquise. Nous ne baisserons ni les yeux ni les bras". Dans l'édito accompagnant son rapport sur l'homophobie 2019, SOS Homophobie dresse un état des lieux glaçant sur les violences à l'encontre des LGBT.
L'association parle d'une "année noire" pour les personnes LGBT et recense une augmentation de 15% des violences homophobes entre 2017 et 2018. Elle pointe notamment du doigt les violences physiques, qui ont explosé en l'espace d'une année, avec une augmentation des cas de 66% en 2018.
Une progression de la lesbophobie en France
SOS Homophobie tire également la sonnette d'alarme sur la lesbophobie - à l'encontre des lesbiennes -, avec une augmentation de 42% des cas en 2018. "La première manifestation de la haine lesbophobe est le rejet (78 % des cas de lesbophobie signalés), puis viennent la discrimination (50 %) et les insultes (39 %). Les lesbiennes sont particulièrement la cible d’hommes, seuls ou en groupe, qui non seulement tiennent des propos injurieux, mais leur font des avances sexuelles : sifflements, propositions, attouchements, agressions, menaces de viol" rapporte l'association dans son rapport.
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Les lesbiennes semblent être les victimes d'une double peine : celle d'être une femme dans une société patriarcale, celle d'être homosexuelle dans une société hétéronormée. Les témoignages reçus par SOS Homophobie font froid dans le dos et relatent des agressions d'une violence extrême.
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Valérie, originaire de Haute-Garonne, raconte ainsi une agression dont elle a été victime avec son amie Aurélie, un soir au restaurant : "Vers 23 h 30, nous nous tenions la main en faisant la queue aux toilettes quand un rugbyman a commencé à nous insulter. Aurélie a eu peur, elle est allée chercher quelqu’un pour le faire partir mais il est revenu en lui disant qu’elle ne pourrait pas avoir d’enfant. Je lui ai demandé d’arrêter de nous juger. Et là, il m’a donné un coup de poing au visage, je suis tombée et il a continué à me taper. Aurélie l’a tiré en arrière, il s’en est pris à elle. Elle a des bleus partout. Moi, j’ai la pommette gonflée, l’oreille bleue, mal aux cervicales. Il était parti lorsque les gendarmes sont intervenus".
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Une autre femme raconte quant à elle : "Samedi soir, avec un ami, nous sommes allées chez ma copine, Adeline, qui habite Toulouse. Des jeunes attendaient près de chez elle. J’étais en train de lui donner un petit bisou quand une fille nous lance : ‘‘Eh, vas-y, on est dans un lieu public !’’. Un garçon essaie de la calmer mais c’est une vraie furie. Une autre arrive et nous décoche des coups de poing sur le nez, les joues. Je fais tout pour garder mes bras autour de ma copine, notre ami essaie de contenir cette fille. On arrive à se dégager et à rentrer chez nous. Le lendemain, j’ai la peur au ventre et la haine. Je regarde des vidéos d’autodéfense".
En septembre dernier, cette fois-ci sur Twitter, une autre jeune femme dénonçait la violence dont sont victimes aujourd'hui les femmes homosexuelles en France. Elle, c'est à coup d'eau de javel et de peinture noire que ses agresseurs ont agi : "À la braderie de Lille, aspergées de javel et de peinture noire. On est un couple de filles et c’est arrivé à d’autres couples gays. Aujourd’hui c’est de la javel, demain c’est ?".
La responsabilité du gouvernement face à ses agressions
Les agressions homophobes pourront perdre du terrain lorsque le gouvernement enverra un message fort à ce sujet.
Dans leur rapport 2019, Pour Véronique Godet et Joël Deumier, coprésidents de SOS Homophobie, rappellent : "Un gouvernement qui n’agit pas pour mettre un terme aux discriminations inscrites dans la loi se rend complice des violences commises à l’encontre des personnes LGBT+ (...) Si nous pouvons saluer certaines mesures telles que la possibilité de porter plainte en ligne ou encore le lancement d’une campagne contre l’homophobie et la transphobie par le ministère de l’Éducation nationale, nous déplorons que trop de mesures restent lettre morte, laissant seules les victimes face aux violences, notamment sur les réseaux sociaux".
Suite à la diffusion du rapport, Anne Hidalgo s'est réengagée sur Twitter dans la lutte contre l'homophobie.
Espérons que la Journée mondiale contre l'homophobie et la transphobie 2019, prévue le 17 mai prochain, soit l'occasion pour le gouvernement d'annoncer de nouvelles mesures à ce sujet.
PAR MYLÈNE WASCOWISKI
https://www.cosmopolitan.fr/les-violences-contre-les-lesbiennes-ont-explose-en-france,2027589.asp
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