LA DISPHORIE DE GENRE

CONSULTATION DYSPHORIE DE GENRE ET SANTÉ MENTALE (PARIS)La consultation « dysphorie de genre » existe au site Sainte-Anne / GHUParis depuis plus de vingt ans, dans le sillon d’une réflexion ancienne etactive autour de la souffrance psychique et de l’expression de variationde genre au sein de l’établissement

. Dans le cadre du GroupementHospitalier de Territoire Paris, Psychiatrie & Neurosciences, la consultationde Sainte Anne s‘est associée aux équipes de pédopsychiatrie du pôle75I09 de l’EPS Maison Blanche et à celle du service psychopathologie del’enfant et de l’adolescent (IJ08) CHSA ainsi qu’à celle du réseau ESPAS.Ainsi la consultation « dysphorie de genre » se compose d’une équipe depsychiatres et de psychologues spécialisés dans la prise en charge desenfants, des adolescents et des adultes présentant des difficultés dansl’expression de leur identité sexuée

Elle est à la disposition des personnesqui souhaitent s’engager dans le parcours d’une transition de sexe maisaussi de celles qui éprouvent le besoin de s’adresser à des professionnelsde santé pour partager leurs préoccupations autour de l’identité sexuéeet de leurs familles.Dr Thierry Gallarda, Dr Sébastien Machefaux et Dr Catherine Doyen,Sandrine Coussinoux, psychologue, Centre Hospitalier Sainte-Anne(Pôles 15ème et 16ème); Dr Jean Chambry (Pôle 75 I09); Dr Serge Héfez( réseau ESPAS), EPS Maison BlancheLE SEXE & LE GENRE

Le sexe renvoie aux caractéristiques biologiques, physiologiques, qui

différencient les hommes et les femmes, alors que le genre renvoie

davantage à la dimension sociale et culturelle de la sexuation : les rôles,

les comportements, tous les attributs qu’une société considère à un

temps donné comme appropriés à un sexe. Le «rôle de genre», c’est

la face publique et sociale, «l’identité de genre» est la face plus privée,

plus psychologique, la manière dont chaque personne vit son identité.

On peut vivre son identité sexuée de manière très diverse sans éprouver

de malaise particulier. QU’EST CE QUE LA DYSPHORIE DE GENRE ?

Le terme dysphorie de genre (DG) décrit le sentiment de détresse ou

de souffrance qui peut être exprimé parfois par les personnes dont

l’identité de genre, l’identité sexuée, ne correspond pas au sexe qui

leur a été assigné à la naissance. Ces personnes peuvent s’identifier

comme présentant une variance de genre, ou bien comme trans,

transgenre, transsexuel-le-s, transvestis, « queer », androgynes, neutres,

ou autre. Parfois la détresse peut être si forte que certaines personnes

s’engagent dans un processus de transition d’un sexe à l’autre afin

d’établir une concordance et une continuité entre le sexe physique ou

anatomique et l’identité sexuée. Ce processus implique habituellement

des changements au niveau du rôle et de la présentation sociales et

peut éventuellement nécessiter la prise d’hormones masculinisantes ou

féminisantes, voire des actes chirurgicaux.

Les besoins de santé généraux des personnes trans sont les mêmes que

ceux de tout le monde. En revanche, les personnes trans peuvent avoir

des besoins de santé spécifiques en lien avec leur dysphorie de genre,

leur réassignation de sexe ou l’affirmation de leur identité de genre. Nos

équipes se chargent de répondre aux besoins spécifiques des personnes

transgenres.A QUI S’ADRESSE LA CONSULTATION DYSPHORIE DE GENRE ?

A des enfants, adolescents ou adultes de tous âges qui éprouvent

des difficultés dans l’expression de leur identité sexuée. Ces difficultés

peuvent être d’intensité variable. Certains éprouvent un inconfort avec

l’appartenance sexuée qui leur a été assignée à la naissance ; d’autres

éprouvent un malaise avec les rôles sexués requis par la société. Certaines personnes peuvent aboutir à s’identifier comme transgenre

ou de genre non conforme, alors que d’autres aboutissent à s’identifier

comme des garçons, des filles, ou comme des personnes qui sont tout

simplement différentes. QUELLE OFFRE DE SOINS ?

Les problèmes liés à l’expression du genre débutent régulièrement

dans l’enfance. Nos patient-e-s décrivent souvent avoir été des enfants

malheureux, leurs ressentis n’ayant pas été compris assez tôt par leurs

parents ou des professionnels. Parfois, la peur d’être rejeté par ses pairs

ou sa famille, un sentiment précoce de honte, un souvenir d’humiliation

ou simplement des difficultés à « mettre des mots » sur ce vécu intime les

ont entraîné(e)s à taire ce ressenti voire à le masquer. Puisque l’identité

sexuée de l’adulte s’enracine à l’enfance ou l’adolescence, il peut

s’avérer très porteur et réconfortant, tant pour les personnes concernées

que pour leurs proches, de bénéficier d’une aide spécialisée à un âge

précoce.POURQUOI DES CONSULTATIONS AUPRÈS D’UN PSYCHIATRE ? Quelque soit l’âge du consultant, les entretiens avec un psychiatre

répondent à plusieurs objectifs :

• s’assurer avec la personne de la présence et de la stabilité des critères

diagnostiques de la dysphorie de genre (DSMV) de l’adolescent et de

l’adulte. • s’assurer que la dysphorie de genre n’est pas secondaire ou mieux

expliquée par d’autres conditions, en particulier un trouble mental,

par exemple une schizophrénie avec des hallucinations ou des idées

délirantes de changement de sexe. Dans notre expérience, cela reste

assez rare.

• proposer des options de traitement pour d’éventuelles altérations de

santé mentale co-occurentes qui pourraient constituer un facteur de

pronostic moins favorable et/ou justifier un accompagnement spécifique

(par exemple, l’association à un trouble de personnalité ou à un trouble

sévère du spectre autistique chez l’enfant ou chez l’adulte).

• évaluer les modalités d’ajustement psychosocial des patient-e-s.

• mettre en place un accompagnement médico-psychologique

individualisé ajusté au mieux aux attentes et à l’état mental du patient,

avant, pendant, et dans certains cas, après une transition.

• dépister des facteurs de vulnérabilité médicaux, psychiques, sociaux

(comme des facteurs de risque cardiovasculaire contre-indiquant les

hormones, une déficience intellectuelle, un isolement social majeur ou

une extrême précarité sociale).

• informer et accompagner les patient-e-s dans l’exploration de

différentes modalités d’expression de leur identité sexuée, ainsi que de

leurs diverses options thérapeutiques. • aux âges de transition, s’assurer des conditions optimales du relais de

l’accompagnement entre les professionnels de la psychiatrie de l’enfant

et de l’adolescent vers ceux des équipes adultes.

En fait, l’enjeu de l’évaluation minutieuse et sur un temps suffisant d’une

demande de transition consiste à co-estimer avec la personne trans le

rapport entre les bénéfices pouvant être attendus de manière réaliste

pour elle et les risques encourus lors d’une telle entreprise, à court, moyen

et long terme. De façon plus globale, l’évaluation par un psychiatre

a pour objectif d’aider les patients à s’installer dans un rôle de genre

confortable, le plus harmonieux possible et les préparer à prendre des

décisions éclairées sur les interventions médicales disponibles et leurs

implications psychiques, sociales, professionnelles, sexuelles et légalePOURQUOI UN BILAN PSYCHOLOGIQUE? Lors des entretiens auprès de votre psychiatre, un bilan psychologique

peut vous être proposé. Il s’agit d’un ensemble d’échelles, de tests

cognitifs et de personnalité qui permettent une autre modalité de

compréhension du fonctionnement psychique d’une personne. Ce bilan

est effectué par des psychologues ayant l’expérience des personnes trans

et participe à la réflexion pluridisciplinaire en permettant une synthèse

des ressources psychiques, des éventuelles vulnérabilités présentées, et

de leur répercussion sur le quotidien de la personne. Il aide à définir la

stratégie d’accompagnement la plus adaptée et personnalisée : mise

en place ou non d’un suivi psychothérapeutique et réflexion partagée

autour des modalités d’un tel suivi, identification des thématiques à

travailler ou des pistes de réflexion, nécessité d’accompagnement

familial incluant la fratrie…A QUI S’ADRESSENT LES SUIVIS PSYCHOTHÉRAPIQUES ? L’accompagnement psychologique a pour objectif d’aider les

personnes éprouvant une dysphotie de genre dans l’exploration des

différentes modalités d’expression de leur identité sexuée, en leur

permettant d’atténuer la détresse liée à celleci et de les aider à réduire

les difficultés psychosociales qui peuvent être associées à la dysphorie

: se sentir plus à l’aise avec son corps avec ou sans interventions,

découvrir et cheminer dans sa sexualité, améliorer l’acceptation par

la famille, les proches et par la société de l’identité non-conforme au

sexe de naissance, diminuer les difficultés relationnelles, sentimentales

ou socio-professionnelles et les difficultés de gestion émotionnelle…

Cet accompagnement peut être initié aussi bien auprès de personnes

ne formulant pas le désir de s’engager dans un parcours de transition

qu’auprès de celles qui ont fait le choix de s’engager dans un tel

parcours, à tous les stades de ce dernier. Certaines personnes souhaitent

recevoir une aide professionnelle pour les aider à clarifier la nature de

leurs préoccupations, d’autres souhaitent aborder des questionnements

récurrents autour de leur identité sexuée, d’autres encore souhaitent

être accompagnées de façon rapprochée au cours du processus de

réassignation hormono-chirurgicale de sexe dans lequel elles se sont

engagées. Autrement dit, l’offre psychothérapique vise à permettre aux

patient-e-s de cheminer dans leur parcours et d’explorer sereinement

différentes options afin de s’installer plus confortablement dans l’identité

et le rôle de genre qui leur convient.

DES SOIGNANTS EN SANTÉ MENTALE AU SEIN D’UNE ÉQUIPE

PLURIDISCIPLINAIRE

Notre équipe hospitalière travaille en étroite collaboration avec des

médecins de différentes spécialités pouvant intervenir dans votre

prise en charge : endocrinologues, chirurgiens spécialisés (plasticiens,

urologues, gynécologues), dermatologues, spécialistes de procréation

médicalement assisté. Pour des informations complémentaires :

réseau transparis (www.transparis.fr)PRISE DE RENDEZ-VOUS PAR TÉLÉPHONE OU COURRIEL Site Sainte-Anne

1 rue Cabanis, 75014 Paris

• Dr Thierry Gallarda

01 45 65 81 05

t.gallarda@ghu-paris.fr Consultation « dysphorie de genre », Pôle 16ème, Pavillon Benjamin Ball,

2ème étage

• Dr Sébastien Machefaux

01 45 65 76 65

s.machefaux@ghu-paris.fr

Service hospitalo-Universitaire (Dr Plaze), Pôle 15ème (Pr Gaillard)

• Dr Catherine Doyen

01 45 65 83 37

c.doyen@ghu-paris.fr

Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent (Intersecteur

IJ 08) CREDAT (Centre de recherche et de diagnostic autisme et troubles

apparentés)

Site Maison Blanche

• Dr Jean Chambry

01 53 09 27 90

j.chambry@ghu-paris.fr

CIAPA (Centre Intersectoriel d’Accueil pour Adolescents),

56 rue du Simplon, 75018 Paris

• Dr Serge Héfez

01 42 72 64 86

s.hefez@ghu-paris.fr

Réseau ESPAS, 32, rue de Paradis, 75010 Paris

Après ces RDVs médicaux, une consultation avec l’un ou l’une des

psychologues référent(e)s sur chacun des sites pourra vous être proposée

pour un bilan et/ou la mise en place d’un accompagnement et d’un

soutien psychologique.